Biodiversité

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Changement de rythme pour les écosystèmes

La nature se réveille une à deux semaines plus tôt qu’il y a 30 ans

Floraison, ouverture des bourgeons, retour de migration, ponte… l’avance des activités printanières est particulièrement marquée en altitude. Si elle permet une saison de croissance plus longue, cette précocité n’est pas toujours un avantage (en cas de gel tardif par exemple) et toutes les espèces ne réagissent pas de la même manière. Chez le bouquetin, la date de mise bas dépend de l’accouplement à l’automne et non des conditions printanières. Lors de printemps chauds, la végétation se développe trop tôt et trop vite pour apporter une nourriture de qualité aux jeunes et la mortalité augmente dans certains sites.

Et pour le futur ?

Ces problèmes de synchronisation peuvent perturber les relations entre espèces (entre proie et prédateur, plante et pollinisateur…) et le fonctionnement des écosystèmes. Plus les changements seront rapides et importants, plus ils menaceront ces équilibres entre espèces.

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Lagopèdes en sursis

Mi-novembre, 2100 m, trois lagopèdes alpins tout blancs se détachent au milieu des rochers, à la merci des prédateurs. La neige n’est pas encore arrivée, mais eux ont déjà revêtu leur livrée hivernale vu la saison. Dans les années 1970 dans le Haut Giffre (74), on trouvait des nichées de Lagopède dès 1600m. Plus rien en-dessous de 1950 m aujourd’hui. Vercors, Bauges, Bornes, Chablais, l’oiseau n’est plus présent que sur quelques points culminants. Le changement climatique, ajouté aux dérangements liés à l’activité humaine, accorde peu d’avenir à cette espèce du froid dans les Alpes…


Les espèces prennent de l'altitude

Plantes et animaux remontent de 30 à 100 m par décennie

En montagne, l’étagement des espèces dépend étroitement de la température. Rien d’étonnant donc à ce que l’on observe déjà une remontée en altitude pour de nombreuses espèces à tous les étages : plantes, oiseaux, papillons… Même les chamois prennent leurs quartiers d’automne plus haut en altitude depuis 20 ans ! L’étage nival verdit, sommets et pelouses alpines voient leur biodiversité augmenter… mais parfois au détriment d’espèces adaptées au froid ou à la neige.

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Les orchidées méditerranéennes colonisent les Savoie

Himantoglossum robertianum, l’Orchis géant, est une espèce fréquente dans le Sud de la France. Mais elle remonte vers le Nord et en altitude, profitant vraisemblablement du réchauffement : observée depuis quelques années sur les bords du Lac du Bourget où elle semble s’être établie, elle vient d’être découverte en Haute-Savoie (2017). Comme cette orchidée, de nombreuses espèces nouvelles (plantes, insectes…) colonisent les Alpes, parfois au détriment de la biodiversité locale.

Et pour le futur ?

Migrer n’est pas si simple ! Encore faut-il être capable de suivre le rythme du réchauffement, ne pas se heurter à des barrières naturelles (parois verticales, sommets isolés…), trouver un milieu accueillant (sols, nourriture, relations entre espèces…), et de la place car plus on s’élève, moins il y a d’espace disponible. Certaines espèces alpines rares ou endémiques pourraient ainsi perdre 60 à 90% de leur habitat d’ici 2100 et être menacées localement d’extinction.

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Déplacement en altitude des étages de végétation
Source : Adapté de Theurillat et Guisan, 2001, Climatic change 50 :77-109


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