Santé et changement climatique dans les Alpes

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Canicule et stress thermique, pollution atmosphérique et problèmes respiratoires, dégradation de la qualité de l’air et allergies… Directement ou indirectement par la modification des milieux, le changement climatique impacte notre santé. Chaque année en France, on estime que 48 000 décès seraient liés à la pollution aux particules fines, une problématique particulièrement présente dans les vallées alpines. Avec l’amplification du changement climatique, on s’attend à des impacts sanitaires d’autant plus importants dans les prochaines décennies. Découvrez en déroulant les rubriques ci-dessous notre synthèse sur les impacts du changement climatique pour la santé dans les Alpes...


Notre synthèse 'Santé et changement climatique dans les Alpes


Changement climatique et évènements extrêmes

Quand le thermomètre s’affole…

C’est un constat : vagues de chaleur et canicules estivales se multiplient. Sur les 30 dernières années, le nombre, la durée et l’intensité des évènements de fortes chaleurs se sont accrus [1,2], et le changement climatique a rendu ces évènements au moins 4 fois plus probables en France [3].
Une vague de chaleur, selon l'Organisation Météorologique Mondiale, est "un réchauffement important de l'air ou une invasion d'air très chaud sur un vaste territoire, généralement de quelques jours à quelques semaines". Si l’épisode se caractérise par des températures élevées de jour comme de nuit, sur une période prolongée, on parle alors de canicule. Aller + loin

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Lorsque qu’elles durent plus de 3 jours, ces fortes chaleurs deviennent dangereuses pour la santé, causant des déshydratations ou des coups de chaleur (les personnes âgées et les plus jeunes y sont particulièrement vulnérables). Chacun a en mémoire l’excès de mortalité (15 000 personnes en France [4]) dû à la canicule de l’été 2003, la plus intense que la France ait connu depuis 1950. En Rhône-Alpes, une surmortalité de 50% par rapport aux 3 années précédentes a été observée durant cet épisode [5], 34% en PACA [6]. Depuis, et malgré la prévention importante mise en place, les canicules continuent à avoir des impacts sanitaires (augmentation des consultations médicales et hospitalisations pour des causes liées à la chaleur, excès de décès…) [7].
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Une carte réalisée par le journal Le Monde (2017) récapitule le nombre d’alertes canicules en France depuis 2004 : le département de l’Isère est l’un des plus touchés en France, avec 41 jours de vigilance orange sur 8 épisodes caniculaires (en 2005, 2006, 2011, 2012, 2013, 2015 et 2017) ! La Savoie et la Haute-Savoie comptabilisent 21 jours de vigilance orange et 4 canicules depuis 2004 (2005, 2006, 2015, 2017). Les Alpes du Sud ont été moins concernées par ces épisodes [8]. Si les zones en altitude souffrent peu des fortes températures, les fonds de vallées et les villes alpines subissent bel et bien les vagues de chaleur. A titre d’exemple, durant la canicule de juin 2017, le thermomètre affichait en journée des températures bien au-delà de 30°C à Grenoble, Chambéry ou Aix-les-Bains, soit presque 10°C de plus que les normales de saison et les citadins témoignaient de températures bien difficiles à supporter, en particulier la nuit [9].

Et pour le futur ?
Si la canicule de 2003 reste un évènement exceptionnel, elle nous offre une fenêtre de lecture sur ce qui pourrait devenir la norme à la fin du siècle avec la multiplication des vagues de chaleur [10]. Cela nous laisse imaginer les conséquences possibles en termes de santé.
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Une étude publiée par la revue scientifique Nature Climate Change (2017) montre qu’actuellement, 1 individu sur 3 dans le monde est exposé à des chaleurs jugées dangereuses pour la santé au moins 20 jours par an. Cette proportion pourrait grimper à 3 sur 4 d’ici la fin du siècle si les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter [11]. En Europe, les vagues de chaleur sont les évènements extrêmes qui auraient à l’avenir le plus lourd impact en terme de santé publique [12].

En Rhône-Alpes et PACA, les modélisations prévoient une augmentation de la température moyenne estivale qui pourrait atteindre 6°C à l’horizon 2100, et 20 à 50 journées chaudes (température max > 25°C) de plus en été selon les scénarios. La tendance au réchauffement serait plus sensible dans le nord des Alpes que dans le sud [13].

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Visualiser le climat du futur en France : Climat HD

Cela se traduira par une augmentation en intensité et en fréquence des vagues de chaleur [14]. Les villes alpines comme Grenoble, où les chaleurs estivales sont déjà difficiles à supporter (notamment la nuit), y seront particulièrement sensibles du fait du phénomène d’îlot de chaleur urbain (voir encart ci-contre) [15]. Des changements dans l’aménagement des villes seraient d’ores et déjà nécessaires pour limiter ces îlots de chaleur (végétalisation, revêtements réfléchissants, lieux de fraîcheur…) [16].
L’îlot de chaleur urbain (ICU) désigne une élévation localisée des températures observées en ville par rapport aux zones rurales voisines. Ce phénomène est surtout marqué la nuit, où l’énergie emmagasinée dans la journée par les bâtiments et les sols est restituée sous forme de chaleur (dans les grandes agglomérations, la différence de température peut atteindre 10°C). Ces "bulles de chaleur", conséquence des formes d’urbanisme de nos villes, ont des impacts sur le confort thermique des habitations, les risques de pollution et la santé.


Et le froid dans tout ça ?

En toute logique, la hausse généralisée des températures en hiver devrait diminuer la mortalité liée au froid. Dans les régions tempérées de l’hémisphère Nord, c’est en effet en hiver que le taux de mortalité est le plus élevé. Les études ne concluent pourtant pas à une baisse significative de cette mortalité avec le réchauffement climatique. En effet, les vagues de froid, bien que probablement moins fréquentes, ne vont pas disparaître dans le futur et pourraient même devenir plus meurtrières du fait d’une acclimatation des populations à des hivers plus chauds (réduction de l’adaptation physiologique au froid et changements des comportements pourraient aboutir à une plus grande vulnérabilité au froid). D’autres facteurs comme l’évolution de la transmission des maladies infectieuses, elle-même influencée par le changement climatique, peuvent aussi entrer en ligne de compte, mais restent peu étudiés pour l’instant. [17,18]

Risques naturels : santé en danger !

D’autres phénomènes climatiques extrêmes (sécheresses, précipitations violentes…) pourraient voir leur fréquence augmenter avec le changement climatique. Ceux-ci sont générateurs de risques naturels (crues et laves torrentielles, mouvements de terrain, feux de forêt…) associés à des risques sanitaires (décès, dégâts physiques, traumatismes, impacts sur la qualité de l’eau…). Les communes alpines, particulièrement exposées aux aléas naturels, sont déjà concernées par ces risques et le seront d’autant plus à l’avenir. [19] Ces impacts seront développés au sein de la thématique ‘Risques naturels et changement climatique dans les Alpes’ (à venir).

Le danger des UV
Les rayons ultraviolets (UV) font partie de la lumière naturelle émise par le soleil. A forte dose, ces UV sont nocifs pour la santé. La couche d’ozone stratosphérique (en très haute atmosphère, au-delà de l’altitude de vol des avions de ligne) absorbe la majeure partie des UV, mais sa dégradation expose l’homme à divers risques. L’exposition aux UV-A et B est un facteur majeur dans le développement des cancers de la peau (en France, le nombre de cancers cutanés a considérablement augmenté depuis les années 1980 [20] ; 10 000 nouveaux cas étaient attribués à l’exposition au rayonnement solaire en 2015, soit 3% de tous les cancers [21]).
L’indice UV (échelle chiffrée de 1 à 11+) reflète l’intensité du rayonnement ultraviolet et son impact sur la peau. En France métropolitaine, l’indice UV dépasse rarement l’UV 9 en saison estivale… sauf en montagne : alors que la température chute avec l’altitude, l’indice UV augmente de 10% tous les 1 000 m. A titre d’exemple, il peut dépasser 12 (risque classé ‘extrême’ pour la santé) à 3 000 m d’altitude dans les Alpes début juillet. La dangerosité de l’exposition au soleil croît donc avec l’altitude, et avec des températures plus fraîches en montagne qu’en plaine, il est facile de se faire prendre au piège en ne se protégeant pas (en hiver également où la neige augmente le rayonnement en réfléchissant jusqu’à 80 % des UV) [22,23,24].
L’effet du changement climatique sur le rayonnement UV n’est pour autant pas simple à prévoir. Celui-ci dépendra en grande partie de l’évolution de la couche d’ozone stratosphérique, qui pourrait devenir plus importante au-dessus de l’Europe (restauration de la couche d’ozone avec les politiques anti-CFC et augmentation des circulations atmosphériques à cause du changement climatique) et donc se traduire par une diminution du rayonnement UV. D’un autre côté, une augmentation de l’ensoleillement estival pourrait inciter la population à profiter plus longuement du soleil et par conséquent à s’exposer d’avantage aux UV, avec les risques que l’on connaît sur la santé. [25,26]




Changement climatique et qualité de l’air


"Irritation des yeux et conjonctivite, plus possible de porter des lentilles l'hiver. Traitement sous anti histaminiques et collyre. Asthme pendant et après les pics de pollution. Impossible de pratiquer la moindre activité sportive cardio." Habitant de Passy (Haute-Savoie), Source : Sondage "On a l’air de quoi ?" – Cellule Verte Haute-Savoie

Respirer, c’est avaler 15 000 litres d’air quotidiens pour vivre. La pollution de l’air a été classée comme cancérogène certain pour l’homme par l’Organisation Mondiale de la Santé en 2013. Elle entraîne de nombreuses pathologies respiratoires et cardiovasculaires. En France, le nombre de décès liés à la pollution atmosphérique est estimé à 48 000 par an soit 9 % de la mortalité [1].

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Changement climatique et qualité de l’air : des problématiques liées
La qualité de l’air est un problème de plus en plus mis sur le devant de la scène dans nos vallées et agglomérations alpines. Mais quel est le lien entre le changement climatique et la pollution de l’air ?

En premier lieu, les deux phénomènes ont la même origine : les activités humaines, qui émettent des gaz à effet de serre (comme le dioxyde de carbone, le méthane, le protoxyde d’azote, …) responsables de l’augmentation des températures sur le globe, produisent également des polluants atmosphériques (particules, oxydes d’azote, oxydes de soufre, composés organiques volatils, …), qui affectent localement la santé des populations [2].
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Dans les départements alpins, ce sont le transport routier, le chauffage résidentiel au bois et l’industrie (cimenteries, métallurgie, chimie, usines d’incinération…) qui sont les principaux émetteurs de polluants de l’air et du climat [3,4].

Le lien entre climat et pollution atmosphérique ne s’arrête pas là. Les épisodes de pollution sont très liés aux conditions météorologiques du moment : les températures, les précipitations, le vent, l’ensoleillement ont un impact sur la formation et la dispersion des polluants [5]. L’évolution de ces paramètres avec le changement climatique aura donc probablement un effet sur la qualité de l’air dans les Alpes.

Si les concentrations de polluants atmosphériques sont en légère baisse depuis une dizaine d’années (hormis pour l’ozone) [6], les récurrents pics de pollution hivernaux ou estivaux viennent nous rappeler qu’une bonne partie de la population alpine est encore concernée chroniquement par des niveaux de pollutions trop élevés et dangereux pour la santé.


Pollution aux particules : les vallées alpines sous les masques !


Les particules sont des "poussières" en suspension. Du point de vue de la qualité de l’air, on les distingue en fonction de leur diamètre. On s’intéresse plus particulièrement aux particules PM10 et PM2.5 (nommées ainsi en fonction de leur diamètre aérodynamique, respectivement inférieur à 10 et 2,5 microns), qui en raison de leur petite taille sont ‘respirables’ : elles pénètrent profondément dans les poumons et sont responsables d’irritations des voies respiratoires, de bronchites, d’asthme, de maladies cardio-vasculaires et de diminution de l’espérance de vie [7].
On retrouve ces particules principalement à proximité de leur zone d’émission : zones urbanisées, grands axes de circulation, zones industrielles… C’est-à-dire dans les fonds de vallées, où se concentre la population !

Les revers de l’hiver
C’est principalement en hiver que se pose le problème de la pollution aux particules : lorsque les conditions météorologiques sont stables sur plusieurs jours (anticyclones, inversions de température), vallées et agglomérations alpines sont régulièrement soumises à des pics de pollution.
C’est notamment le cas de la vallée de l’Arve, une des zones à l’air le plus pollué de Haute-Savoie. La qualité de l’air y est estimée moyenne à mauvaise sur une grande partie de la période hivernale [8]. Ces dernières années, le seuil réglementaire des 35 jours au-delà d’une concentration de 50 µg/m3 de PM10 dans l’air (autorisé par la législation européenne) a systématiquement été dépassé [9]. Selon une étude réalisée en 2017, 8% de la mortalité dans la vallée de l’Arve serait attribuable aux PM2,5, soit 85 décès par an [10]. L’inquiétude et le mécontentement des habitants à ce sujet se ressentent de plus en plus dans les media.

"Enormément touché, je travaille et habite à Sallanches. Je respire cet air quotidiennement. Je tousse et j'ai la gorge irritée lors des pics de pollution, je n'ose plus faire du sport dans la vallée l'hiver."
Habitant de Sallanches (Haute-Savoie), Source : Sondage "On a l’air de quoi ?" – Cellule Verte Haute-Savoie

Voir le bilan provisoire de l’épisode de pollution de fin 2016 dans la vallée de l’Arve

Vidéo de Vincent Hazout, habitant de la vallée de l’Arve - "Lorsque la pollution de l'air fige la vie des enfants du Pays du Mont-Blanc" - réalisée après l’épisode de pollution de 35 jours consécutifs fin 2016


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En cause, la topographie des vallées alpines souvent encaissées (notamment dans les Alpes du Nord) et les conditions météorologiques hivernales fréquemment stables. Les inversions de température à basse altitude, fréquentes en montagne, agissent comme un couvercle et bloquent les polluants en fond de vallée, entraînant des augmentations de leur concentration.
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C’est aussi en hiver que se font les plus gros rejets de particules. Qui dit hiver, dit chauffage, et le chauffage au bois (avec des appareils non performants) est fortement émetteur de PM10 et PM2.5. Des études récentes ont montré que dans la vallée de l’Arve en hiver, le chauffage au bois peut être à l’origine de 75% des PM10 présentes dans l’atmosphère [11,12]. Bien que moins soumises à la pollution car moins encaissées, les vallées des Alpes du Sud sont également concernées par la problématique : une étude menée par Air PACA entre 2010 et 2012 a montré que le chauffage au bois est responsable d’environ 50% des émissions de PM10 en moyenne hivernale à Gap [13]. A l’échelle des départements alpins, la proportion de particules fines (PM2.5) émises par le chauffage domestique va de 40 à 60 %. Le transport routier, notamment les véhicules diesel, y participe aussi à hauteur de 15 à 20 % (là encore en hiver, les températures froides peuvent entraîner une mauvaise combustion des moteurs des véhicules, ce qui augmente leurs rejets de polluants), ainsi que l’industrie pour 10 à 15 % des particules fines émises. [14]

Et pour le futur ?
Saisonnalité et météo sont des facteurs déterminants pour la pollution particulaire, mais leur évolution avec le changement climatique est bien incertaine. Il n’est par exemple actuellement pas possible de dire comment va évoluer l’occurrence des périodes anticycloniques, favorables aux inversions thermiques, en hiver. A l’avenir, des températures hivernales plus douces pourraient amener une légère diminution de la concentration en PM10 en hiver (moins de besoins de chauffage ; certains aérosols secondaires – nitrates – sont aussi moins stables quand la température augmente). En été, celle-ci serait plutôt susceptible d’augmenter du fait de la hausse des températures (qui a un fort impact sur la formation d’aérosols organiques secondaires) et de l’assèchement des sols (augmentation des poussières) [15]. Nos poumons n’ont pas fini de s’exprimer à propos de la pollution…

L’ozone au sommet

L’ozone : ennemi public
Un autre polluant bien connu des régions alpines, notamment en été, est l’ozone (O3).
L’ozone troposphérique est un polluant secondaire. Il se forme dans les basses couches de l’atmosphère, par transformation chimique de polluants primaires gazeux (les oxydes d'azote (NOx) et les composés organiques volatils (COV)), sous l’effet du rayonnement solaire ultraviolet (on parle de réactions photochimiques). Les températures élevées favorisent la vitesse de ces réactions. Les fortes concentrations d’ozone apparaissent donc en période estivale, lorsque l’ensoleillement est important et que les conditions météorologiques favorisent l’accumulation de ce gaz (chaleur, peu de vent, conditions anticycloniques). Il devient courant d’entendre parler de pollution à l’ozone lors des canicules. [16, 17,18]
Le "bon" et le "mauvais" ozone
L’ozone présent dans les basses couches de l’atmosphère (troposphérique) est un polluant, à ne pas confondre avec l’ozone de la stratosphère (haute atmosphère). Là, il s’agit d’un gaz naturellement présent, qui forme la "couche d’ozone", un filtre protecteur très important pour la vie sur terre, car il arrête une grande partie des rayons solaires ultraviolets, qui sont nocifs pour la santé.


Ce sont principalement le trafic routier (le plus gros émetteur de NOx pour 50 à 65% du total dans les Alpes [19]), certains procédés et stockages industriels et l’usage industriel ou domestique de solvants (peintures, colles, etc.) qui produisent les précurseurs de l’ozone (la végétation contribue également à l’émission de COV) [20, 21,22].
L’ozone troposphérique est à la fois un gaz à effet de serre (le 3ème plus important en termes de forçage radiatif après le CO2 et le CH4 [23]) et un des polluants ayant le plus fort impact sur la qualité de l’air. Il peut provoquer des irritations des voies respiratoires et des yeux, une gêne respiratoire (asthme) et des altérations pulmonaires [24,25]. 25 000 décès ont été attribués à la pollution à l’ozone en Europe en 2005 [26]. L’ozone a également un effet néfaste sur la végétation (nécroses foliaires, limitation de la photosynthèse, baisse du rendement des cultures…).

Régions alpines aux premières loges !
Avec leur fort ensoleillement, les régions méditerranéennes et alpines sont particulièrement concernées par la pollution à l’ozone [27]. Les agglomérations importantes du Nord des Alpes comme Grenoble, Chambéry ou Annecy le sont également.
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L’agglomération grenobloise fait régulièrement l’objet de l’attention médiatique avec ses épisodes de pollution à l’ozone. Depuis 2000, la concentration en ozone dans la périphérie de l’agglomération a dépassé la valeur cible tous les ans (la directive européenne 2008/50/CE impose de ne pas dépasser une concentration journalière moyenne d’O3 de 120 µg/m3 plus de 25 jours par an) [28]. L’été 2017 avec ses épisodes caniculaires n’a pas dérogé à la règle et a nécessité la mise en place du dispositif ‘Pic de pollution’ (voir le communiqué de presse diffusé le 23 juin 2017), qui prévoit des mesures pour réduire le trafic routier, principalement en cause dans les pics de pollution (interdiction de circulation pour les véhicules les plus polluants, abaissement des limitations de vitesse, incitations tarifaires sur les transports en commun).

Le polluant des altitudes
Contrairement aux particules, que l’on retrouve principalement à proximité de leur zone d’émission, la pollution à l’ozone touche également les zones rurales et d’altitude. Cela s’explique par plusieurs mécanismes :
• La formation de l’ozone (qui est un polluant secondaire) prend un certain temps. Durant ce temps, la masse d’air polluée continue à se déplacer et des polluants produits plusieurs heures ou jours auparavant peuvent ainsi contribuer à la formation d’ozone sur des zones éloignées des sources d’émission [29,30]. A titre d’exemple, le département des Alpes de Haute-Provence (qui contribue peu à la pollution émise en région PACA) est régulièrement touché l’été par des épisodes de pollution à l’ozone (14 par an en moyenne) provenant des zones côtières voisines [31]. Des épisodes de pollution à l’ozone sont également observés à proximité des cols frontaliers dans le briançonnais (05) en présence de vent de Lombarde (provenant d’Italie) [32].
• En zone d’altitude ou rurale (et contrairement à ce qui se passe en zone urbaine) l’ozone formé à partir de la pollution urbaine n’est pas détruit la nuit du fait de l’absence d’oxydes d’azote (polluant précurseur qui contribue à la formation, mais aussi à la destruction de l’ozone troposphérique en l’absence de rayonnements solaires). Ses concentrations restent alors quasi-stationnaires [33]. Des mesures réalisées dans le massif de la Vanoise en 2006 ont ainsi montré qu’entre mai et septembre, la concentration en ozone avait dépassé 120 µg/m3 (seuil de la valeur cible) sur 65 jours (la limite règlementaire à ne pas dépasser étant de 25 jours par an) ! [34]

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Animation vidéo sur la dynamique de l’ozone (Météo France)


Et pour le futur ?
L’ozone troposphérique étant favorisé par les fortes températures et l’ensoleillement important, la perspective d’un réchauffement climatique avec des canicules et vagues de chaleur plus fréquentes a de quoi inquiéter pour la santé [35]. Les modélisations de la qualité de l’air combinées aux projections climatiques prévoient une augmentation des concentrations d’ozone en été sur l’Europe. La France et l’arc alpin sont particulièrement concernés [36]. Les épisodes de pollution s’intensifieraient et pourraient également durer plus longtemps. Les fortes concentrations d’ozone de l’été 2003 pourraient ainsi devenir une situation "normale" à la fin du siècle [37]. Un impact sanitaire préoccupant pour l’avenir, surtout au vu des difficultés actuelles rencontrées pour gérer ces épisodes ! Une étude de l’OCDE estime que l’ozone troposphérique pourrait être responsable de 750 000 décès prématurés (contre 400 000 environ aujourd’hui) à l'échelle mondiale en 2050 [38].


Pollens : état de crise


Les pollens de plantes participent à la pollution particulaire de l’air. Depuis les années 1970, les allergies aux pollens en France sont en augmentation [39]. 10 à 20% de la population serait aujourd’hui allergique aux pollens, ce qui se traduit du point de vue sanitaire par des rhinites, conjonctivites, crises d’asthme et parfois des urticaires ou de l’eczéma [40].

Les pollens sont utilisés comme indicateurs du changement climatique en raison de la corrélation observée entre la hausse des températures et l’augmentation des quantités de pollen libérées ces dernières années [41]. Avec des hivers plus doux et des printemps de plus en plus précoces, la production de pollens augmente, les périodes de production polliniques s’allongent, et les périodes de désagréments allergiques aussi. De plus, la pollution atmosphérique aggrave la toxicité des pollens en fragilisant la surface des grains (ce qui permet la sortie des protéines allergisantes), ainsi que la sensibilité de l’homme par les irritations qu’elle provoque [42].

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Vidéo ‘Quel lien entre réchauffement climatique et allergies ?’ (MEDDE)

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Certaines plantes posent plus problème que d’autres. C’est le cas de l’ambroisie, une plante envahissante à pollen très allergisant, très implantée en Rhône-Alpes et en forte extension depuis quelques années, notamment dans les départements alpins, Isère et Drôme en tête (voir la carte de répartition). Son pic de pollinisation a lieu en août et septembre, ce qui allonge la période des allergies jusqu’à l’automne. En Rhône-Alpes, on estime que 13% de la population était allergique à l’ambroisie en 2014 et ce pourcentage est en augmentation depuis les années 2000 (il était de 9,2% de la population en 2004) [43].

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PARTICIPEZ !
Signalez les plants que vous rencontrez sur la plateforme Signalement Ambroisie
En savoir + sur l’ambroisie : Ambroisie.info (Ministère Santé)


Et pour le futur ?
Le changement climatique est susceptible de modifier la répartition des espèces sur le territoire alpin, avec une extension des zones propices au développement de plantes allergisantes (dont l’ambroisie). Des printemps plus doux pourront également allonger la durée des saisons polliniques, tandis que l’augmentation des concentrations de CO2 renforcerait la croissance des plantes et la production de pollen [44,45]. Les concentrations dans l’air du pollen d’ambroisie pourraient ainsi quadrupler d’ici 2050 en Europe, multipliant d’autant plus les risques d’allergie. Le changement climatique serait responsable des deux tiers de cette augmentation, le tiers restant étant dû à la dispersion des graines de la plante favorisée par les activités humaines (transports, pratiques agricoles…). [46]


Politiques ‘Air’ et ‘Climat’ : un jeu d’équipe


Qualité de l’air et changement climatique sont bien étroitement liés. Il importe donc que les politiques d’amélioration de la qualité de l’air (pour réduire l’impact sanitaire) et d’adaptation au changement climatique soient complémentaires !
Si les actions qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre ont généralement un effet positif sur les émissions de polluants atmosphériques, il arrive qu’elles aient des effets contraires : favoriser l’utilisation du chauffage au bois par exemple est positif pour le climat, mais néfaste pour la qualité de l’air hivernal car le chauffage au bois (s’il n’est pas performant) est fortement émetteur de particules fines.
C’est pourquoi les réglementations évoluent et intègrent maintenant les dimensions Climat et Air. Ainsi, les Plan Climat Energie Territoriaux (PCET, institués par la loi Grenelle I en 2009), se sont vus enrichis, depuis la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015, du volet "qualité de l’air" pour devenir des Plan Climat Air Energie Territoriaux (PCAET). Les Schéma Régionaux Climat Air Energie (SRCAE, mis en place à partir de 2010 et qui vont se fondre dans les nouveaux SRADDET - Schémas Régionaux d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires, créés par la loi NOTRe de 2015) intègrent également la qualité de l’air dans leurs plans d’actions [47]. A titre d’exemple, Grenoble Alpes Métropole a pris en compte dès 2012 la qualité de l’air dans son PCET et s’est fixé des objectifs de réduction des émissions d’ici 2020 : GES -20 %, NOx -61 %, PM10 -35% (par rapport à 2005).
Par ailleurs, les politiques d’amélioration de la qualité de l’air n’auront pas l’effet escompté si elles ne s’accompagnent pas de politiques contraignantes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Une étude récente estime qu’un réchauffement de +2°C d’ici 2050 annulerait les bénéfices d’une réduction des précurseurs d’ozone sur la qualité de l’air (obtenue par le respect de la législation actuelle), tandis qu’un réchauffement global de +3°C conduirait à une nette dégradation de la qualité de l’air, surtout dans le Sud-Est de l’Europe. [48]

Changement climatique et maladies infectieuses


De la grippe hivernale aux coups de soleil d’été en passant par le rhume des foins du printemps, beaucoup de pathologies sont saisonnières et liées à des conditions météorologiques particulières de température, d’humidité, etc. Qu’adviendra-t-il si le changement climatique bouleverse ces paramètres saisonniers ?
On assiste d’autre part à une recrudescence des maladies infectieuses au niveau mondial. Le changement climatique favorisera-t-il l’émergence ou la réémergence de maladies des régions chaudes sous nos latitudes et altitudes ?


Le changement climatique : un facteur de plus…


Maladie de Lyme, dengue, fièvre du Nil occidental, paludisme, chikungunya… Ces maladies sont dues à des agents infectieux (virus, bactéries, parasites), qui sont transmis à l’homme ou aux animaux par un ‘vecteur’. Ces vecteurs sont essentiellement des insectes (comme les moustiques) ou des acariens (comme les tiques), qui se nourrissent de sang.
Actuellement, on assiste à une recrudescence des maladies à transmission vectorielle au niveau mondial. Si pour certaines le changement climatique joue un rôle, ce sont avant tout l’intensification et la mondialisation des échanges de biens et des mouvements de personnes qui sont la cause principale de leur propagation [1]. Le climat apparaît généralement au 7ème ou 8ème rang des facteurs épidémiologiques globaux [2]. L’exemple du moustique tigre en est une bonne illustration.

Les moustiques font de l’autostop
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"Le changement climatique dans les Alpes, ça veut dire quoi pour vous ? Un été entier à chasser les moustiques tigres au bureau : un parfum d’exotisme aux reflets inquiétants". Réponse d’un habitant de Grenoble, cahier d’expression "Le climat, la montagne, et vous…", Educ’alpes, 2016

Dans l’esprit de nombreuses personnes, moustique tigre et changement climatique vont de pair. Pourtant, l’arrivée du moustique tigre en France n’a rien à voir avec le changement climatique. Ce sont les transports et la mondialisation des échanges qui ont permis son arrivée en Europe.

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Le moustique tigre (Aedes albopictus) est un des agents vecteurs de maladie les plus invasifs de la planète. Originaire d’Asie du Sud-est, il a déjà colonisé plus de 80 pays [3]. Arrivé en France en 2004 dans les Alpes Maritimes, il s’est installé sur le littoral méditerranéen et colonise progressivement l’arrière-pays en suivant les grands axes de communication. Il a été observé en 2010 dans les Alpes de Haute-Provence, en 2012 dans la Drôme et l’Isère, en 2014 en Savoie et en 2017 dans les Hautes-Alpes. Si le moustique tigre fait autant parler de lui, c’est parce que, doté d’une grande capacité adaptative, il s’est bien implanté dans les villes (jusque-là plutôt épargnées par les moustiques) et surtout, qu’il transmet les virus de la dengue, du chikungunya et du Zika. Chaque année en France métropolitaine, une centaine de cas de dengue ou de chikungunya sont déclarés. Il s’agit pour la plupart de cas importés (les malades se sont contaminés lors d’un séjour à l’étranger), mais épisodiquement, des foyers autochtones apparaissent (c’est-à-dire des personnes infectées suite à une piqûre de moustique "français"), comme ce fut le cas à Nîmes en 2015 avec 6 cas de dengue autochtones, à Montpellier en 2014 avec 11 cas de chikungunya ou plus récemment dans le Var (août-sept 2017) avec encore 17 cas de chikungunya [4,5,6]. Ces foyers ont rapidement été identifiés par les services sanitaires et traités (démoustication) et sont donc jusqu’à présent restés isolés [7].

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Portail de signalement participatif du Moustique tigre

Et pour le futur ?
Les projections montrent qu’à l’horizon 2040-2050, à la faveur des transports et de l’augmentation des températures, l’insecte aura colonisé presque tout le territoire français. Seules les zones au-dessus de 1000 m devraient être épargnées [8]. Cela ne veut pas forcément dire que ce moustique provoquera des épidémies de grande ampleur, mais la menace de la propagation des virus qu’il transmet existe et doit être prise au sérieux [9].


Microbes climato-sensibles !


Une étude récente sur une centaine de maladies affectant l’homme ou les animaux domestiques en Europe et ayant un impact sur la santé notoire a conclu que 63% des agents infectieux responsables de ces maladies sont sensibles au climat (principalement à l’humidité, aux précipitations et à la température : des facteurs qui vont tous être bousculés par le changement climatique) [10]. C’est notamment le cas des bactéries Borrelia, transmises par les tiques (du genre Ixodes) et responsables de la maladie de Lyme.

Les tiques attaquent
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Depuis les années 1980, les tiques sont présentes en plus forte densité et ont gagné des latitudes et des altitudes plus élevées en Europe. A titre d’exemple, dans les montagnes de République Tchèque, la limite altitudinale de présence des tiques est passée de 700 à 1100 m entre 1957 et 2002, en corrélation avec les modifications du climat [11] (en France, on trouve des tiques jusqu’à environ 1500 m d’altitude [12]).

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La maladie de Lyme est en expansion en France [13]. On estime le nombre de nouveaux cas à 29 000 par an, avec une incidence moyenne de 46 cas pour 100 000 habitants (moyenne effectuée entre 2009 et 2015, qui semble avoir progressé depuis les études effectuées dans les années 1990 - chiffres à prendre avec des pincettes d’après leur fournisseur -)[14]. La région PACA et les départements alpins font partie des zones peu touchées, à l’exception de la Haute-Savoie, qui est un des départements les plus concernés par la maladie de Lyme (incidence de 185/100 000) [15]. Au Canada, où la maladie est apparue dans les années 1990, un lien direct a été établi entre sa progression et le réchauffement climatique et les modèles projettent une poursuite de la propagation de la maladie dans le pays [16,17].
Et pour le futur ?
Les tiques étant très sensibles aux variations climatiques saisonnières, il est probable que le changement climatique favorise leur propagation, notamment en altitude et avec elles, celle de la maladie de Lyme en Europe à l’avenir [18].

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SCIENCES CITOYENNES Piqué par une tique ? Ne la jetez pas ! Vous pouvez aider la recherche en l’envoyant à CITIQUE, un programme de science participative sur les tiques et les maladies qu’elles transmettent.


Changement climatique : place aux virus ?


Le changement climatique peut ainsi intervenir à plusieurs niveaux sur la dynamique des vecteurs de maladies et des agents pathogènes :
• Il joue un rôle sur l’aire de répartition des vecteurs, qui suivent leurs enveloppes climatiques. Il existe de nombreux exemples du rôle de l’évolution climatique favorisant certaines maladies vectorielles, notamment dans les zones de montagne [19] (le paludisme par exemple). Une augmentation de la température au niveau du globe pourrait ainsi signifier une remontée vers le Nord et en altitude des vecteurs (et des pathogènes qui leur sont associés). La diffusion géographique des virus transmis par les moustiques devrait ainsi s’étendre au niveau mondial [20].
• Le changement climatique peut aussi modifier la dynamique saisonnière des populations de vecteurs (des hivers plus doux et des printemps plus précoces pourraient par exemple se traduire par un allongement de la période d’activité des tiques [21]) et des maladies.
• Enfin, la variabilité climatique et la survenue d’évènements extrêmes sont des facteurs épidémiologiques importants (ils jouent notamment sur le rythme et la distribution des épidémies). Les modèles climatiques récents montrent que la variabilité climatique va augmenter au cours des prochaines décennies et donc affecter considérablement la dynamique des maladies infectieuses. Mais ce sont avant tout le changement d’usage des terres, l’intensification agricole, les invasions biologiques et l’usage d’antibiotiques qui expliquent l’augmentation des émergences [22].

Et pour le futur ?
L’évolution des maladies, qu’elles soient infectieuses ou contagieuses (comme la grippe ou la gastro-entérite) ne dépendra pas que des conditions climatiques. Les politiques de prévention mises en place (ou non), la situation économique des pays concernés, la modification des habitats naturels par l’homme, l’augmentation de la population sont autant de facteurs qui joueront sur leur développement [23]. De nombreuses questions de recherche restent encore à traiter (on sait par exemple peu de choses sur les conditions climatiques dans lesquelles virus et bactéries prospèrent [24]) et les simulations qui traitent de l’influence du climat sur les agents pathogènes et les vecteurs doivent encore être considérablement améliorées. Il convient donc de rester prudent sur les résultats qu’elles proposent [25].



Références et bibliographie

Ecriture :

Charlène GRILLET et Gwladys MATHIEU, Educ'alpes

Relecture :

Merci à Jean-Michel SOUBEYROUX, DCSC/Directeur Adjoint Scientifique, Météo France et Christophe CHAIX, climatologue, AGATE (partie "Changement climatique et évènements extrêmes"), Guillaume BRULFERT, Atmo Auvergne-Rhône-Alpes et Florie CHEVRIER, ingénieure d’études, Air PACA – Atmo Nouvelle Aquitaine (partie "Changement climatique et qualité de l’air"), Thomas PERPOINT, médecin infectiologue, CHU de Lyon (partie "Changement climatique et maladies infectieuses")

Bibliographie :

Les sources bibliographiques sont référencées dans le texte.



Partie Changement climatique et évènements extrêmes

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Partie Changement climatique et maladies infectieuses

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[25] Caminade, C. (2015). Modéliser l’impact du réchauffement climatique sur les maladies vectorielles. GIS Climat-Environnement-Société – Changement climatique et santé : Actes de la conférence internationale. Pp. 10-12